7500€
Oui. Vous allez me dire : “trop facile”. Effectivement, Nevermind The Bollocks, est un peu la pierre angulaire de beaucoup de critiques, journaux, magazines, fanzines, de rock, punk, etc. En passant par les Inrockuptibles (qui leur préfèrent probablement les Clash certainement moins bourrins à leurs yeux), Rock’n’Folk, etc.
Mais.
C’est normal. Parce qu’il y a dans cette escroquerie tout ce qu’on aime dans le rock. Ce n’est pas pour rien que ce groupe a une aura démentielle même encore maintenant et même après une reformation poussive et ridicule. Cela dit, elle ne pouvait qu’être ridicule la reformation… Non mais sans rire, des vieux qui chantaient « no future » qui se remettent ensembles pour de basses histoires de traites de maisons à finir de payer, de rails de coke à continuer de s’enfiler joyeusement, et j’en passe et des meilleures…
Il n’empêche que malgré tout ça, je dirais merci Malcom (Mac Laren). Merci d’avoir monté en épingle avec de grosses ficelles cette BOMBE. Que des tubes, de la hargne, de la rage, un véritable pamphlet surtout sorti à une période où tout le monde avait un peu perdu la foi dans ce genre d’exercice.
On passera sur les nombreuses théories qui pullulent à propos de cet album (en passant par Sid qui n’aurait pas joué ses parties de basse, idem pour Steve, …) pour se concentrer sur ce qui fait que miam :
Les morceaux sont des tueries. Sans rire, une suite ininterrompue d’hymnes rocks-hard-punk qui donnent seulement envie de se taper la tête contre les murs et de rentrer joyeusement épaules en avant dans son voisin (et pourtant je n’aime pas danser).
Il y a la synthèse de tous les haineux du rock depuis sa naissance (on pense à de nombreux chanteurs cinglés à la Little Richard) en entendant Johnny éructer ses paroles, et ça c’est bien. On a longtemps parlé de l’irrévérence des Sex Pistols envers leurs ainés, je n’y vois que de l’amour non dissimulé. Tellement flagrant qu’il fallait bien l’expliquer d’une manière ou d’une autre.
Il y a un truc quand même : je ne comprends pas comment un tel monument a pu accoucher de styles aussi variés que la new wave, cold wave, post punk et tutti quanti, qui sont à des années lumières de l’énergie salvatrice de tout ça… Bref…
Voilà, je mets 7500€ parce que même si je ne l’ai pas découvert à sa sortie, j’ai compris le jour où je l’ai entendu, qu’il n’y avait pas de clans, que la musique ne se définissait que selon un seul critère : celle qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Y a pas de juste milieu. Les Pistols étaient manichéens, comme on doit l’être en écoutant de la zique ou quand on en fait. La création ne souffre pas les compromis…
3. Black Crowes – The Southern Harmony & Musical Companion
15000€
Bon là, on rentre dans le lourd… Ben que dire… L’album correspond pile poil à l’image que je me fais de la zique que j’aime (je suis plus versatile, mais voilà…). J’avais complètement craqué sur le premier des Blacks Crowes (« shake your moneymaker »). A l’époque du Hair Metal finissant et du grunge démarrant, c’était une vraie bouffée d’air frais ces salopiaux de frangins teigneux qui faisaient du rock comme s’il s’était rien passé depuis « Exile on main street » et les premiers Faces. Mais les Crowes sont bien plus subtils et au fil du temps (et ça a commencé sur cette somme monumentale qu’est Southern Harmony…) ils ont intégré à leur rock basique pour faire remuer le gros orteil des accents sudistes, folk, country et tutti quanti.
On sent les chevaux qui demandent qu’à être lâchés sur tous ces brûlots (« Sting Me », « Remedy », « No Speak No Slave », ce dernier tricotant l’un des riffs les plus monstrueux de la création, etc.), et sur ces fausses ballades qui montent qui montent (et qui donnent d’ailleurs lieu encore aujourd’hui en concert à de fabuleuses cavalcades débridées de parfois plus de 10 minutes) telles « My Morning Song »...
On ajoute à ce cocktail précieux, des musiciens au sommet de leur art (avec mention spéciale aux deux guitaristes : le riffeur Rich Robinson, et le soliste Marc Ford), un chanteur dans la plus grande tradition des hurleurs à la Rod Stewart. La section rythmique n’est pas en reste, et n’oublions pas l’orgue et les pianos qui apportent une couleur bienvenue à ce blues moderne crasseux et céleste à la fois.
On ne peut pas savoir avant de le vivre ce que cela doit être de ne plus pouvoir écouter un mythe fondateur de sa propre expérience musicale mais j’en demande 15000€ parce que j’estime qu’il vaut bien une bonne dizaine de grattes classieuses, qui me permettraient de reproduire à l’infini toutes les variations du rock que j’aime et qui se trouvent dans « The Southern Harmony & Musical Companion »
Allez, on laisse durer le suspense jusqu'à demain où je vous dévoilerai mes 2 armes ultimes contre les turpitudes de la vie...
Ps : n'oubliez pas une chose, ceci est ma liste des ALBUMS que je vendrais le plus cher au monde. Mais s'il s'agit de choisir un groupe ou artiste, alors évidemment la liste n'est pas la même... Idem si je devais choisir un morceau, etc.
Merci pour les sex pistols, au moins je connais ! ,-)
RépondreSupprimerRachel