mardi 13 juillet 2010

Les 10 albums qui ont définitivement marqué ma vie musicale (mais pas que) Appetite for my own destruction last part

1. Guns And Roses – Appetite For Destruction


35000€

Ok. Je les vois venir les persifleurs. Typiquement, et je comprends (un peu), sur le papier ce groupe a tout pour déplaire. C’est l’apologie du système hollywoodien, un reliquat de l’ère Hair Metal que Nirvana a eu le bonheur de faire passer à la trappe, des égos surdimensionnés, etc. Et j’en passe et des meilleures. Ben oui, mais voilà. Il y a plusieurs raisons pour que je le mette en tête de liste celui-là.

D’abord, c’était ma révolte d’ado rebelle. Parce que quand je l’ai découvert celui-là, ben y avait pas grand monde en France qui connaissait. Et ça quand on est ado rebelle (sur le papier hein, j’ai jamais tué de chat. Ou alors y a longtemps. Et il sentait pas bon…), ben ça le fait grave. A l’époque, soit on écoutait Patrick Bruel, ou encore les résidus nauséabonds du Top50 finissant, ou on écoutait toute la clique Thrash, Mosh, Mets-ta-liquette, ou bien des groupes de Hair Metal. Le truc, c’est que les Guns and Roses, au début, tout le monde adorait et tout le monde détestait. Parce qu’ils étaient trop trash pour le Hair metal, trop mous du genou pour le Thrash et les mets-ta-liquette-lovers. Ne parlons pas des fans de Patriiiiiiiiiick. Qui trouvaient le chanteur bien trop blond et en plus il a pas une voix normale ce mec, ça couine. Alors voilà, se balader avec ça dans les oreilles en cour de récré, ben ça fait se sentir au-dessus de la mêlée. Mais. En fait cette partie là je m’en foutais un peu (j’étais invisible, alors faire rebelle…)

Non, ce qui m’a définitivement fait aimer, ben c’est les morceaux évidemment. Faut dire qu’il y a une palanquée de tubes monstrueux. A part 2 ou 3 trucs un peu moins évidents, y a que du tube. « Night Train », « Welcome To The Jungle », « Sweet Child O’ Mine », « Michelle », « Outta Get Me », … Bref. C’est une tuerie. Ca faisait des plombes qu’on avait pas entendu des MORCEAUX dans un album. Y avait des mièvreries, des démonstrations guitaristiques (remember, c’était la pleine période d’explosion des Satriani, et consorts…), mais pas de morceaux. Là pour le coup ça a été une claque définitive. Putain, y avait une intro, un couplet, un refrain, des solos ROCK (et pas des défilés de notes en veux tu en voilà), des fins, des délires, bref : l’extase. On reviendra plus tard sur certains morceaux en particulier, mais citons tout de go : « Paradise City », « Rocket Queen »…

Ensuite, il faut bien le reconnaitre, à un moment où j’apprenais la gratte, ben j’avais mon compte. Slash, est un des guitaristes les plus polémiques parce qu’il est à l’image du groupe. On aime et on déteste. Pourquoi ? Ben j’imagine qu’on se dit la chose suivante : il fait beaucoup de foin avec pas beaucoup de technique, blah blah blah… Et c’est vrai qu’il y en a une sacrée tripotée de plus techniques, mélodiques, sensuels ou tout ce qu’on veut. Mais bon, on s’en fout non ? Moi ces solos à la wha-wha (mine de rien, depuis les 70’s on avait pas entendu ça), et ce son si caractéristique, ben ça me mettait la tête à l’envers. C’est pareil, pourquoi on aime le bleu et pas le rouge ? Pourquoi je peux pas avaler une câpre sans retenir une forte envie de vomir ? Pourquoi l’espace et son infinité me fascinent ? Ben Slash c’est pareil. Faut pas chercher, c’est comme ça. Point. Izzy également était énorme. Ou plutôt l’accumulation fratricide des deux rythmiques, chacune d’un côté de l’écouteur du baladeur (Oui. A l’époque, bande de jeunes, on écoutait la musique sur des K7, qu’on avait amoureusement copiées depuis des vinyles, dans des espèces de machins gros comme … gros… qui avaient été inventés par le PDG de Sony, parce qu’il voulait faire du golf en écoutant de la zique.). Et là encore, innovation. Ou plutôt redécouverte. Le duo de gratteux, qui se sentent pas obligés de jouer à la tierce. Ah oui… Héron mes dents, n’était pas à la fête à l’époque non plus, thanks to the Guns And Roses. Z’ont tout de suite pris un coup de vieux les pépères.

<a href="http://wbbtmr.bandcamp.com/track/lunatic">Lunatic by Willy's Big Bang Theory Magic Revue</a>

Bon. Mais tout ça, ça nous amène à Axl. Axl Rose (c’est un William, comme moi, je pense que ça a dû jouer…). Ah qu’il est chiant ce mec hein ? Ah qu’il emmerde tout le monde et qu’il est irritant avec ces envies et névroses de divas mal léchées… Et oui, mais alors pour le coup, je vais le défendre à mort. Tout le monde vénère Kurt Cobain, en en faisant le porte étendard de toute une génération (en gros la même qui a écouté les guns les a laissés tomber pour Nirvana après). Il est vrai que le sieur Cobain a une aura très mystique, intellectuelle, introvertie et tout ce qu’on veut. Mais Axl, c’est le sale gosse américain par excellence. Et pas que. Parce que son histoire c’est une vraie apologie du drame Shakespearien dans ce qu’il a de plus dantesque. On commence dans un bled paumé du mid-west, avec un beau-père violeur qui ne lui fait pas de cadeaux. Le jeune gosse se barre à la ville en quête d’un désir absolu de reconnaissance et de … vie ? Les excès, la drogue, les caprices de star, tout converge vers un désir absolu de vivre à fond la vie qu’on lui a refusé dès la naissance. Là ou Kurt donne l’impression d’être un gosse de middle-class mal dans sa peau, mais sans raison véritable de l’être, Axl, fait plus penser à quelqu’un qui veut surtout pas être plaint, mais qui veut à fond vivre son truc. C’est l’impression que j’en ai, et ma foi, dans tous les lyrics de « Appetite For Destruction » on retrouve ce mythe fondateur : « Welcome to the jungle », c’est son arrivée à L.A., la confrontation avec la faune du coin, sa découverte que tout n’est pas beau et clinquant, mais pue l’urine et le crack. « Paradise City », idem. Enfin on pourrait en faire une liste longue comme le bras. Toute le monde déteste Axl, parce qu’il renvoie une image de l’amérique qui pue du bec. Kurt, lui, c’était la justification intello d’une amérique qui n’ose pas se regarder en face. Axl, lui, lui crache à la gueule, en même temps qu’il lui roule une grosse pelle.

Voilà. Appetite For Destruction, représentera pour moi toujours plus l’amérique que « Nevermind ». C’est pas pour lancer une polémique, mais plutôt pour y répondre avec mes mots à moi. Après tout c’est bien « Nevermind » qui a rendu les guns obsolètes du jour au lendemain. Et pourtant. Et ben pourtant, je pense que je finirai ma vie à écouter Appetite et pas Nevermind. Et je pense qu’il y a plus à entendre dans les paroles scabreuses d’Axl que dans celles emberlificotées de Kurt.

Paix à son âme quand même. Il écrivait de putain de belles chansons le salaud !

Ps : ah oui, les 35000€, c’est de la connerie. Je l’échange pas celui là.
<a href="http://wbbtmr.bandcamp.com/track/nasty-habits">Nasty Habits by Willy's Big Bang Theory Magic Revue</a>



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